dimanche 28 février 2010

Les paranthèses enchantées

Minutieusement inconstant, précisément inégal, soigneusement instable... Ne lui en voulez pas. L’esprit a été renversé par un coup d’état ; la milice y fait régner le cahot. Elle tire des coups de colère pour disperser les foules de tendresse, balance des salves de cynisme pour étouffer les révoltes amoureuses, sème la méfiance pour contenir les rebelles attendris. Toute tentative de mutinerie est sauvagement réprimée.

Et puis parfois, comme dans toutes les guérillas... une trêve ; la légèreté d'une plume qui viendrait se déposer sur le champ d'honneur. Une fois la milice assoupie, les sourires invitent les rires à danser au milieu des ruines ; les mots tendres viennent bercer les oreilles des soldats de la mélancolie pour mieux les endormir ; la douceur se risque même à venir caresser leurs joues pour prolonger leur sommeil.

Une parenthèse enchantée, comme il y en a trop peu, avant le réveil redouté des gardiens de la tourmente.

samedi 2 janvier 2010

Des baisers

- Merci pour cette soirée délicieuse - Je t’embrasse - C’est sans doute très cavalier - Des baisers - Mais j’ai beaucoup aimé prendre ton corps - Prend soin de toi - Tu viens ce soir, jolie ? - Ta peau m’a manquée - C’est petit chez moi - Des baisers - Mais je suis content de t’y voir - Tu m’appelles quand tu arrives ? - Six heures du matin, je m’endors, je pense à toi - Je suis content de t’entendre - Baisers du haut des falaises enneigées d’Etretat - Ma belle - Ça te fait plaisir ? - Non, reste - Sept heures du matin, des baisers, alcoolisés mais doux - Tu riais dans ton sommeil - Je t’embrasse fort - Je riais dans mon sommeil ? - Laisse ta main sur ma joue - Oui - Ma beauté - On est bien tous les deux - Oui - Des baisers -